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I Have No Mouth
7.5/10

I Have No Mouth sur Android

Développeur : DotEmu
Ce jeu n'est plus disponible sur le Google Play Store

Test de I Have No Mouth

Criez, personne ne vous entendra !

Olivier Par Olivier - Test jeu Android publié le

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Une intro pleine de haine envers l'humanité !

Décidément, le studio français DotEmu, spécialiste du rétrogaming sur mobile et tablette Android, est en plein dans le portage de jeux d'aventure mythiques... et glaçant par leurs ambiances horrifiques et psychologiquement violentes. Après celui de Sanitarium, fidèle à l'original mais difficile à jouer, le studio s'attaque à I Have No Mouth, And I Must Scream, certes bien plus confidentiel, mais au combien torturé. Issu d'une nouvelle rédigée en 1967 par Harlan Ellison, ce titre débarqua en 1995 sur PC, dans une version censurée en France et en Allemagne, retirant un personnage clé qu'était Nimdok, ancien scientifique nazi. C'est sur cette version censurée que le portage s'appui, avec toute l'horreur et l'esprit malsain de l'original... et pas mal de poussière.

Ce jeu reste psychologiquement dérangeant, et violent dans son scénario. Il repose sur une haine profonde de AM, un super-ordinateur créé par les humains pour contrôler ce qu'eux ne pouvaient contrôler, mais qui retranscrit toute son effrayante animosité envers ses créateurs en torturant quatre humains (cinq dans la version originale), depuis maintenant 109 ans... I Have No Mouth, And I Must Scream vous proposera ainsi d'incarner Ted, l'agent immobilier ayant abusé de la confiance des gens, Ellen, une ancienne scientifique traumatisée par un viol qu'elle a subi dans un ascenseur jaune, Benny, un homosexuel plutôt beau rendu hideux avec une apparence animale, et Gorrister, un ancien routier ayant perdu sa femme sombrant dans la folie. L'ordre n'est que peu important, même s'il reste intéressant de réaliser les quatre aventures dans l'ordre de disposition des personnages autour du mur de la haine, de la gauche vers la droite.

Trouvez ce que vous devez faire ici ou partez voir ailleurs !

Derrière son côté décrépi et poussiéreux, surtout du fait de ses 20 ans, I Have No Mouth, And I Must Scream reste dans son jus d'origine, avec son côté nostalgique et rétro du monde des point & click. Vous naviguerez dans les cauchemars de chacun, dans cet atmosphère tendue et délétère, avec cette sonorité puissante débutant par un long, mais intéressant, monologue de AM, vous mettant directement dans l'ambiance. Pour jouer, vous aurez le choix entre un mode simulant un pointeur de souris sur l'écran de votre appareil Android, ou un mode à l'esprit point & touch plus classique dans les jeux d'aventures disponibles sur écrans tactiles. Que ce soit l'un ou l'autre, vous aurez également le choix dans 8 actions majeures disponibles à sélectionner en bas de l'interface avant de pointer un élément pour effectuer une action dessus. Vous pourrez donc marcher, regarder, prendre, utiliser, bavarder, avaler, donner ou pousser. Il vous faudra faire le bon choix, mais si vous appuyez sur un élément sans avoir sélectionné l’action adéquate, vous devrez à chaque fois patienter le temps que le dialogue se termine, ce qui rallonge parfois de façon pénible et artificielle le jeu.

Ce qui porte réellement I Have No Mouth, And I Must Scream, c'est sans conteste son scénario truculent et dérangeant, et c'est ce qui vous donnera envie de continuer l'aventure, passant l'inconfort notoire du système de contrôle. Malgré le manque cruel de ce cinquième personnage, vous prendrez un malin plaisir à vivre ou revivre l'un des jeu d'aventure les plus torturé, mais pourtant intéressant dans son message philosophique caché sur les méfaits et les dérives des humains, exploitant de façon crue et violente les défauts de l'humanité. Ce jeu n'est pas à mettre sur tous les mobiles ou tablettes Android, c'est certain, mais il vaut véritablement le coup d'être traversé, même si la (ou les) fin(s) ne seront pas toujours facile(s) à vivre... Arriverez vous à vaincre AM, ou aura-t'il à chaque fois le dernier mot, pour des centaines d'années de plus ? À vous de vivre cette violente aventure.

Edit du 19/01/2016
Petite précision, si vous mettez le jeu dans une autre langue que le français ou l'allemand, vous pourrez jouer avec Nimdok, le cinquième personnage !

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Graphismes
7.5/10

Clairement, les graphismes accusent le coup, mais restent encore de bonne facture avec leurs 20 ans... Les décors arrivent à retranscrire tout cet univers dérangé, cette ambiance morbide, cette souffrance de chaque instant... avec parfois quelques passages plus crus.

Bande-son
8/10

Clairement, la sonorité poussiéreuse de 1995 ne plaira pas à tout le monde, mais I Have No Mouth, And I Must Scream reste dans son jus, avec certains doublages (en français) mal joués, et des bruitages d'un autre âge... Mais on retrouve exactement l'ambiance d'antan !

Jouabilité
6/10

Clairement, c'est le point noir de ce portage. En mode pointeur de souris très délicat, ou en style point & click avec les gestion des actions en bas, le jeu reste lent, pas très adapté dans son gameplay par rapport aux écrans tactiles Android, et propose de nombreuses longueurs répétés dans les dialogues que l'on ne peut pas passer... Mais le plaisir malsain et poussiéreux est tout de même là !

Durée de vie
8/10

Le jeu n'est pas si long que ça, et les actions souvent instinctives, malgré quelques énigmes quelque peu plus cossues que les autres... Mais c'est surtout le scénario qui reste assez iconoclaste, malgré un esprit censuré si on le compare avec la nouvelle écrite par Harlan Ellison dont il est issu... et comme vous aurez une fin alternative à découvrir, vous aurez de quoi prolonger la souffrance !

Conclusion

Bien que ce portage sur mobile ou tablette Android soit celui de la version censurée de I Have No Mouth, And I Must Scream, et que la maniabilité souffre (presque) tout autant que pour le portage de Sanitarium, c'est avec un malin plaisir que l'on retrouve cette pépite oubliée du jeu d'aventure. DotEmu nous le fait redécouvrir, avec toujours autant de souffrance et de violence, mais retranscrivant totalement l'ambiance malsaine de l'original.